Le sirop d’érable est appelé « l’or liquide canadien ».
Cette définition est tellement pertinente que le sirop d’érable a été au centre du plus grave vol jamais commis dans l’histoire du Québec.
Ce vol historique de sirop d’érable a beaucoup impressionné les médias en devenant l’inspiration de chansons, de podcasts et d’émissions de télévision.
Netflix lui a dédié un épisode de la deuxième saison de Dirty Money, une série documentaire passionnante qui explore le monde de la corruption des entreprises et de la fraude.
La réserve stratégique de sirop d’érable au Québec
Responsable de plus de 70 % de la production annuelle mondiale, le Canada est le premier producteur mondial de sirop d’érable.
En particulier, c’est la région du Québec qui vante cette vocation : ici le sirop d’érable donne du travail à plus de 12.000 personnes et 7.300 entreprises.
Le sirop d’érable est une fierté non seulement locale mais aussi nationale, une partie fondamentale de la culture canadienne. C’est la richesse naturelle par excellence du pays, si importante qu’elle est aussi sur le drapeau du Canada : il représente la nation elle-même.
Une richesse naturelle qui mérite d’être protégée dans une réserve stratégique, connue sous le nom de réserve stratégique internationale (ISR).
Selon l’année, il peut arriver que la production dépasse la demande : plusieurs entrepôts dispersés dans la région conservent les fûts excédentaires produits chaque année, qui constituent le stock mondial de sirop d’érable.
La réserve stratégique a été créée par la Fédération des producteurs de sirop d’érable du Québec (FPAQ), une sorte de cartel économique légal qui existe depuis 1966 et qui impose aux producteurs associés des restrictions et des contrôles visant à stabiliser les prix.
Pour de nombreux producteurs, il s’agit d’un système qui fonctionne très bien car il maintient les prix bas, mais tous n’acceptent pas de se soumettre aux règles imposées par la Fédération et invoquent la liberté. Le conflit entre ceux qui sont fiers de la Fédération et ceux qui veulent un marché libre est précisément ce qui a créé la condition préalable au coup du siècle.
Le vol du siècle de sirop d’érable
Le 24 août 2012, la Fédération des producteurs de sirop d’érable du Québec a déclaré avoir été victime d’un crime. C’était un vol très inhabituel : un vol de sirop d’érable.
Dans un entrepôt de Saint-Louis-de-Blandford, 9.561 barils ont été volés, pour une valeur de plus de 18 millions de dollars, soit le plus gros vol de l’histoire du Canada.
Une équipe spéciale d’enquêteurs a été créée avec 250 agents impliqués et plus de 200 témoins interrogés. Après des mois de travail, la découverte : le sirop d’érable avait été transvasé; les barils vidés avaient été en partie remplis d’eau, d’autres laissés vides. Le sirop volé avait alors atteint le Vermont et le Nouveau-Brunswick canadien pour être vendu à des distributeurs ignorants de son origine.
En décembre de cette même année, dix-sept personnes ont été arrêtées, dont trois ont été déclarées coupables condamnées à une peine exemplaireRichard Vallières, le patron du gang, à huit ans de prison, le complice Avik Caron à cinq ans et une amende de 1,2 million et Sébastien Jutras, le camionneur qui a transporté le sirop volé, à huit mois d’emprisonnement.
Regardez la série Netflix et vous commencerez à regarder le sirop d’érable différemment!